Le monde de l’IA, selon les artistes

« Calculating Empires : A Genealogy of Technology and Power, 1500-2025 » a été conçu pendant le Covid, dans l'isolement d'un monastère au Monténégro.
Je comprendrai que vous soyez en surdose d’IA par-ci d’IA par-là. Mais l’exposition “Le monde selon l’IA”, présentée actuellement au Jeu de Paume (Paris), a le don d’émerveiller et de décontenancer avec une sélection d’une quarantaine d’œuvres, créées entre 2016 et aujourd’hui, dont certaines inédites. J’ai particulièrement aimé :
🛠 Ce souci de distinguer IA analytique (dont font partie les systèmes de vision artificielle et de reconnaissance faciale) et IA générative (celles produisant des contenus textuels, sonores, vidéos, images...) évitant les critiques généralistes et souvent non constructives.
🕰 Ces “capsules temporelles”, petits cabinets de curiosité, qui exposent des inventions ou des pratiques des siècles précédents pour dévoiler les héritages politiques et sociaux inhérents à ces technologies contemporaines.

📐 Les visualisations de Kate Crawford et Vladan Joler qui dévoilent la face cachée d’objets technologiques désormais emblématiques, tel Alexa. Cette petite enceinte semble inoffensive, mais face au schéma d’une extrême précision proposé par les artistes, on prend frontalement la mesure de la gabegie de matériaux, d’énergie et l’exploitation des humains qu’elle représente. Et bien sûr, plongez dans la pièce dédiée à la fresque “Calculating Empire” dont nous vous parlions dans notre dernière édition.
👉 Jusqu’au 21 septembre au Jeu de Paume à Paris